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19 janvier 2007 5 19 /01 /janvier /2007 00:58

Dans la perspective des élections législatives serbes qui auront lieu dimanche prochain, un média français s'intéresse à la situation désastreuse des Serbes du Kosovo (mais celle des Roms et  des autres non-Albanais ne vaut guère mieux, sauf exceptions)   : http://fr.mediaframe.yahoo.com/launch?lid=wmv-300-p.1547268,rnv-300-p.1547269&.small=1&.intl=fr&c=dualpane&bw=http://&dw=http://fr.news.yahoo.com/video/datawindow.html&f=&a=0,30) que  le journaliste belge Michel Collon notamment dans une vidéo de 2002 "Les damnés du Kosovo" décrivait déjà comme un des plus grands scandales humanitaires de l'Europe contemporaine (http://www.michelcollon.info/damnes_du_kosovo.php).

La situation reste indécise dans cette province sur laquelle les Serbes cristallisent non seulement leurs traditions nationales, mais aussi le souvenir de la politique cynique des grandes puissances occidentales à leur encontre, au soutien des nationalistes albanais, en 1998-99.

Malgré un raidissement récent de la Russie sur ce sujet, l'Union européenne semble résolue à faire passer en force avant la fin de la présidence allemande une "indépendance limitée"  du Kosovo sur le modèle bosniaque, malgré l'adoption par la Serbie, il y a peu, d'une constitution réaffirmant la souveraineté serbe sur cette province (http://www.b92.net/eng/news/politics-article.php?yyyy=2007&mm=01&dd=18&nav_category=92&nav_id=39129). Le Kosovo deviendrait ainsi le premier Etat européen à naître de la sécession d'un Etat unitaire (les sécessions issues de l'effondrement du Pacte de Varsovie et de l'éclatement de la Yougoslavie n'avaient jusque là concerné que des Etats fédéraux). Ceci risque de créer un précédent dont pourraient s'inspirer d'autres minorités comme les russophones de Moldavie (Transdniestrie), les Abkhazes et diverses autres minorités dans le Caucase, des Albanais aussi dans trois districts de Serbie du Sud hors Kosovo, en Macédoine ainsi qu'au Montenegro, sans oublier les Serbes de Bosnie dont un grand nombre (et probablement la majorité) conteste la légitimité de l'Etat auquel ils sont rattachés contre leur gré.

L'incapacité des  gouvernement occidentaux à refermer la boîte de Pandore des revendications nationales qu'ils ont eux-mêmes ouverte en encourageant les sécessionnismes en Yougoslavie et ex-URSS se double d'une propension à appliquer une règle du "deux poids deux mesures", dictée par des intérêts à court terme. Une source de problèmes infinis qui ne semble guère de nature à stabiliser les marches orientales de l'Empire européen et qui condamne les grandes puissances à entretenir indéfiniment une présence militaire coûteuse dans les Balkans.

En attendant, les multinationales investissent de plus en plus sur la Serbie, noeud stratégique du développement balkanique, dont le gouvernement n'a jamais été aussi favorable aux intérêts des pouvoirs occidentaux : privatisations et coopération militaire avec les Etats-Unis ont été le credo politique de Belgrade depuis cinq ans. La croissance économique est au rendez-vous, et, bien que les inégalités augmentent, la promesse d'une intégration dans l'Union européenne peut permettre aux chancelleries occidentales d'empêcher la victoire d'une droite nationaliste (le Parti radical) qui, pourtant, capitalise depuis quelques années sur le mécontentement des laissés-pour-comptes du néo-libéralisme (même si son score progresse, il est peu probable qu'il soit en mesure de gouverner seul). 

Toujours plus coloniser pour toujours mieux anesthésier. Telle semble être la recette des technostructures occidentales dans les Balkans. Anesthésie et consommation. L'Union européenne n'a que cela à offrir.

 

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