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10 septembre 2014 3 10 /09 /septembre /2014 06:11

Umkhonto-we-Sizwe-Military-Veterans-Association.jpgSamedi, le vice-ministre de la Défense sud-africain et président de l'association d'anciens combattants "Umkhonto we Sizwe Military Veterans Association" (MKMVA, une structure membre de l'ANC accusée de malversations financières) Kebby Maphatsoe, s'est exclamé, durant une cérémonie d’hommages à un membre de l’ancienne branche armée de l’ANC à Soweto : « On ne peut pas laisser les gens braquer l’ANC. On va se battre et défendre l’ANC. Ils utilisent maintenant nos institutions contre nous, et si vous voulez savoir pourquoi, c’est piloté par la CIA ». En réponse l'ambassadeur des Etats-Unis à Prétroria a dénoncé lundi sur Twitter « des accusations insultantes et dénuées de tout fondement (baseless and offensive)».

 

L'accusation du vice-ministre visait en fait l'avocate Thuli Madonsela, la médiatrice (à laquelle le Point Afrique consacrait un article élogieux le 30 août) qui a récemment demandé au président Jacob Zuma de se justifier dans l'affaire de corruption qui le touche, tout en précisant qu'elle ne mènera pas d'action en justice contre lui. Maphatsoe avait accusé explicitement Madonsela (membre du Congrès national africain - ANC au pouvoir) de détourner une institution créée par l'ANC et l'ANC elle-même dans un but "contre-révolutionnaire" au service des Etats-Unis. A la demande de l'ANC, Maphatsoe devant l'assemblée nationale a dû explicitement retirer ses accusations. En mai 2013 il avait adressé des attaques comparables contre deux fondateurs de nouveaux partis politiques.

 

Madonsela pour sa part s'était exprimée au 2ème Young African Leaders Forum de l'université de Johannesburg financé par USAID. Même si l'accusation de lien entre Madonsela et la CIA n'était pas prouvée, ses relations avec le "soft power" américain comme les initiatives "Young African Leaders" sont visibles, ce qui peut expliquer que des leaders de la "vieille garde" des anciens combattants, mais aussi des membres des organisations de jeunesse du parti (en mars dernier) s'en prennent vivement à elle.

 

Le régime de Jacob Zuma est secoué par diverses affaires de corruption depuis quelques années. Par ailleurs Afrique du Sud gêne les Etats-Unis. Elle fait partie des BRICS avec la Chine, la Russie, le Brésil et l'Inde (40 % de la population mondiale) qui, à l'issue d'un sommet au Brésil début juillet ont décidé de créer un FMI parallèle (une "Nouvelle banque de développement") et tentent de limiter l'usage du dollar comme monnaie de réserve.

 

F. Delorca

 

 

 

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25 octobre 2013 5 25 /10 /octobre /2013 17:38

L'ancienne guérilla terroriste au Zimbabwe financée au temps de l'apartheid par l'Afrique du Sud et les Etats-Unis et devenue depuis lors un parti politique d'ooposition au gouvernement issu du Frelimo (autrefois marxiste), le Résistance nationale mozambicaine (Renamo) refait parler d'elle. En octobre dernier, son leader   Afonso Dhlakama, 59 ans, a annoncé qu'il allait construire une nouvelle base militaire au centre du pays avec 800 hommes, à Gorongosa."J’entraine mes hommes à fond, et s’il le faut nous repartirons détruire le Mozambique", avait-il déclaré en novembre.

 

Lundi dernier, lorsque l’armée du Mozambique a pris d’assaut cette base. Afonso Dhlakama, est parvenu à s’enfuir. Et mardi matin, les anciens rebelles ont répliqué, en attaquant un poste de police à Maringue, dans le centre du pays. Les puissances occidentales appellent au dialogue.

 

Selon une étude zimbabwéenne la découverte de gaz naturel (le Mozambique aurait la troisième réserve d'Afrique), d'or et de diamants dans ce pays pourrait avoir donné des ailes à la Renamo. Ce parti qui a perdu les quatre dernières élections législatives a l'impression de ne pas tirer les dividendes économiques du fort taux de croissance que connaît le pays (qui reste malgré tout très pauvre). Mais la reprise de la guérilla pourrait justement compromettre ce redressement économique et les investissements étrangers.

 

F. Delorca 

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22 septembre 2013 7 22 /09 /septembre /2013 20:15

Vendredi, le Swaziland organisait le deuxième tour des élections législatives. 415 000 électeurs inscrits devaient choisir 55 députés, 10 députés seront plus nommés par le roi.

 

Les groupes d'opposition comme le parti interdit Mouvement démocratique uni du peuple (PUDEMO, membre de l'internationale socialiste) et le Réseau de solidarité du Swaziland, ont appelé à boycotter ce scrutin. Les partis politiques au Swaziland ne sont pas formellement interdits, mais il existe des restrictions sur leur création et leur fonctionnement,et l'achat des votes est la règle. Les candidats sont nommés par des autorités locales fidèles au roi dans ce pays qui reste la dernière monarchie absolue du monde. La semaine dernière, Musa Dube, secrétaire général adjoint du Parti communiste du Swaziland, a été arrêté pour avoir distribué des tracts appelant à boycotter les élections. Il a été mis en accusation pour encouragement de la "sédition" du Swaziland. Son procès a été transféré à la Haute Cour de justice.

 

Environ 70 %  des 1,2 millions d'habitants du Swaziland vivent en dessous du seuil de pauvreté,. 40% de la population - sont au chômage. 31 % ont le SIDA. En 2011le pays avait été jugé au bord de l'effondrement financier par le FMI.
   
Principal bailleur fonds du pays, l'Afrique du Sud entretient une neutralité bienveillante à l'égard de ce pays, mais le patronat sud-africain voit d'un mauvais oeil l'autoritarisme de son roi. Une enquête réalisée par DNA Economics auprès de 400 entreprises sud-africaines montrent que moins de 10 % d'entre elles seraient prêtes à investir au Swaziland. Aux Etats-Unis bien qu'Obama ait été prié de fermer l'ambassade au Swaziland, celui-ci a au contraire choisi d'en construire une nouvelle ce qui est interprété comme une volonté de Washington de suivre de plus près l'évolution de ce pays. De même la transformation du bureau du service d'action extérieure de l'Union européenne en ambassade en octobre prochain reflète un certain intérêt des Occidentaux pour ce petit royaume, intérêt qui pourrait être lié au risque de déstabilisation régionale qu'impliquerait son éventuel effondrement économique.
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21 août 2013 3 21 /08 /août /2013 16:25

madagascar.pngLa Cour électorale spéciale (CES) de Madagascar a décidé le 17 août d'exclure huit candidats de la prochaine élection présidentielle, dont la date n'a toujours pas été fixée. Parmi eux trois "poids lourds" de la politique nationale : Andry Rajoelina, Lalao Ravalomanana et Didier Ratsiraka (autrement dit l'actuel président, l'épouse de son prédécesseur, et l'homme fort de l'île dans les années 80). Le motif officiel est qu'ils n'ont pas respecté les délais d'inscriptions sur les listes (La Tribune). L'Union africaine, la France, l'Afrique du Sud et l'île Maurice (puissance montante dans la région) se sont félicitées de cette mesure.

 

Le 6 août, la baronne Catherine Ashton, "haute représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères, avait donné deux semaines aux acteurs politiques malgaches […] pour permettre la tenue de l'élection" et avait menacé de "sanctions ciblées les personnes qu'elle jugeait facteurs de blocage au processus de sortie de crise"(mensuel Reflet). Elle n'avait pas fait mystère dès le printemps du désir de l'Union européenne de voir les trois poids lourds de la politique malgache écartés. Dans un pays ruiné comme Madagascar et livré à l'exploitation des multinationales, les spéculations sont nombreuses sur les visées des puissances occidentales. Selon certains médias l'ancienne puissance coloniale aurait "son" candidat, Pierrot Rajaonarivelo, actuel ministre des Affaires étrangères, titulaire d'un DESS de Finances publiques à la Sorbonne, et qui a travaillé pour la société commerciele de l'ouest africain (grande entreprise française dissoute en 1998) et pour la Banque Française du Commerce Extérieur. Le général Camille Vital, actuel ambassadeur au bureau de l'ONU à Genève, ancien élève du Collège interarmes de la Défense à Paris peut aussi aspirer à ce rôle.

 

L'actuel président Rajoelina, naguère qualifié par la presse anglo-saxonne de "businessman populiste", avait renversé en 2009 l'ex-président Ravalomanana, patron du plus puissant groupe agro-alimentaire du pays, Tiko, soutenu par les évangélistes étatsuniens. Il a fait savoir à plusieurs reprises qu'il n'obéirait pas au diktat des Occidentaux pour ces élections. La mouvance de son ancien rival Ravalomana (qui pourtant continue à l'occasion de rappeler sa proximité avec les Etats-Unis) appelle elle aussi à manifester contre l'ingérence occidentale et internationale, tandis qu'une équipe de médiation de la Communauté de dévelopement d'Afrique asutrale (SADC) s'efforce d'apaiser les esprits.


Albain Rabemananjara, président du Comité Développement et Ethique, a mis en garde contre le fait que ces élections que l’on veut organiser au forceps ne pourraient que mettre la Nation en danger.". Selon lui, "tous les ingrédients d’un cafouillage et d’une confusion impossibles à démêler sont réunis jour après jour".

 

F. Delorca

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4 août 2013 7 04 /08 /août /2013 16:23

Robert Mugabe, 89 ans, a été déclaré vainqueur par 61,09 % des voix dès le premier tour de l'élection présidentielle au Zimbabwe qui a eu lieu mercredi dernier et son parti la Zanu-Pf (Union nationale africaine du Zimbabwe, Front patriotique - a remporté deux tiers des sièges au Parlement.

 

Sans même envisager une contestation en justice,  M. Douglas Mwonzora porte-parole du principal parti d'opposition  MDC-T qui a perdu la circonscription de Nyanga Nord, a déclaré cette semaine que son parti pouvait descendre dans la rue pour contester les résultats. Le trésorier du part Roy Bennett a appelé à la désobéissance civile.

 

Le secrétaire général de l'ONU a appelé au respect des procédures légales de contestation, tout comme au Zimbabwe la porte-parole du responsable national de la police  Charity Charamba. Le président sud-africain Jacob Zuma pour sa part s'est empressé ce dimanche Robert Mugabe pour sa victoire au terme d'élection "harmonieuses". Les missions d'observation électorales africaines de l'UA, de la Comesa et de la Sadc, ainsi que le chef de la mission d'observation chinoise, Liu Guijin ont jugé le scrutin loyal.

 

En Occident la couverture des élections par les médas a été généralement hostile (voir en France Le Monde, L'Humanité, les Agences) et les gouvernements occidentaux ont dénoncé les fraudes..

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29 juin 2013 6 29 /06 /juin /2013 22:24

obamaL'Afrique du Sud est la deuxième étape d'une tournée africaine d'une semaine du président américain Barack Obama qui, après le Sénégal, doit le mener en Tanzanie. Il a été accueilli samedi (après la dispersion par la police de quelques centaines de manifestants hostiles) par des chants chaleureux, des applaudissements et des rires de jeunes Sud-Africains dans une université à Soweto. Apparemment la promesse d'un partenariat économique entre les USA et l'Afrique est un slogan qui a séduit certains jeunes dans ce pays, autant que l'hommage que le président américain a rendu à l'ancien leader de l'ANC aujourd'hui dans un état de santé critique Nelson Mandela.

 

En réponse à cet accueil Obama a tenu un discours adapté à son public  :"J'ai été élu pour mettre fin aux guerres", a-t-il dit, ajoutant qu'il visite régulièrement les jeunes soldats américains qui ont été gravement blessés en Irak et en Afghanistan."Cette idée que nous cherchons à nous impliquer davantage militairement partout dans le monde n'est pas vraie" a-t-il ajouté.

 

Pour autant cette visite ne fait pas l'unanimité en Afrique du Sud. Buti Manamela, secrétaire national de la Ligue des jeunes communistes (YCL)  après avoir mobilisé un millier de manifestants à Prétoria devant l'ambassade des Etats-Unis vendredi a rappelé qu' «en réalité, Obama est ici pour les relations commerciales, et non pour le bénéfice du continent, mais le profit de l'impérialisme américain. L'avantage des entreprises américaines à continuer de violer nos ressources en minerais ". Selon lui les Américains "voient que la Chine est déjà là. C'est à cause de cette menace posée par la Chine que l'Amérique est ici. Toute cette histoire (le voyage en Afrique) est influencée par le fait que l'économie de l'Afrique est en croissance".

 

Lorsque les manifestants ont atteint l'ambassade, un groupe d'activistes musulmans a tenu une séance de prière.
Les autres, portant principalement des insignes de l'YCL , les ont regardés prier. De nombreux policiers se tenaient à l'entrée fermée de l'ambassade. Les manifestants ont brûlé un drapeau étatsunien. Sur certaines pancartes des manifestants on pouvait lire: «Obama, arrête de soutenir des dictateurs en Afrique. Pas de pétrole ici, passe ton chemin »,« 100 ans de génocide en Irak. Guerre dans 100 pays. Etat voyou ». L'affiche d'un jeune garçon disait: «Non, vous ne pouvez pas m'espionner". Une autre pancarte disait: «Etats-Unis sous administration satanique". De nombreux manifestants portaient des blouses oranges et des cagoules noires. Certains portaient des tenues de camouflage et des bérets rouges. Une grande banderole portait une photo du visage d'Obama et les mots: "Rencontrez le plus grand assassin du monde". "Libérez la Palestine. Libérez le Swaziland. Libérez le Zimbabwe" faisaient aussi partie des slogans.

 

Plus tôt dans la semaine, deux groupes sud-africains avaien tenté d'obtenir des mandats d'arrêt contre le président américain Barack Obama. Mohamed Hussain Vawda, de la Société pour la protection de notre Constitution, qui a porté plainte contre Obama pour " crimes de guerre et crimes contre l'humanité " et l'Association des juristes musulmans (MLA) qui a fait une demande d'arrestation d'Obama en référé auprès de la Haute Cour de Pretoria mercredi mais cette demande a été rejetée.

 

Vendredi à la suite de la manifestation devant l'ambassade, Loyd Shivambu, ancien membre de l'ANC qui critique aujourd'hui le ralliement de ce parti au néo-libéralisme, dans le Pretoria News, approuve les manifestants. "L'administration américaine sous Obama a poursuivi la domination néo-coloniale en Irak et en Afghanistan, écrit-il, non pas à cause de la guerre contre le terrorisme, mais pour des intérêts économiques étroits, notamment le pétrole. L'administration américaine sous Obama est également coupable de continuer de soutenir l'expansion israélienne illégale et la violation du droit des Palestiniens à l'autodétermination, de sa dignité et de ses libertés fondamentales... Le Zimbabwe est sous sanctions en raison d'un plan de déstabilisation concocté par l'administration américaine et la Grande-Bretagne comme un moyen d'intimider tous les États africains et les forcer à négliger la décolonisation économique." Mais il ajoute que l'Afrique du Sud joue un rôle ouvertement sous-impérialiste. Il accuse son pays d'avoir imposé la victoire de Joseph Kabila au Congo en 2011, d'avoir tenté de défendre Bozizé en Centrafrique, et de n'avoir pas empêché "le viol impitoyable de la Libye par les forces impérialistes" en votant la résolution 1973 sur la zone d'exclusion aérienne à l'ONU, d'avoir été parmi les premiers à reconnaitre le "gouvernement marionnette des Français" de Ouattara en Côte d'Ivoire et de favoriser l'arrogance du roi Mswati au Swaziland. Il accuse enfin Jacob Zuma d'avoir adopté une politique "sécurocratique" en Afrique du Sud depuis 2009, illustrée notamment par sa proposition de force d'intervention rapide pour l'Union africaine.

 

F. Delorca

 

 

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5 juillet 2012 4 05 /07 /juillet /2012 21:24

La conférence de Genève sur la Syrie du 1er juillet a abouti à une proposition qui rappelle la formule de réconciliation appliquée depuis quelques années (sous les auspices de l'Afrique du Sud) au Zimbabwe : faire cohabiter dans un gouvernement d'unité nationale l'opposition soutenue par les Occidentaux et le parti du président sortant - avec toutefois une ambiguïté d'interprétation entre la France et la Russie sur la question de savoir si ledit président doit ou non quitter le pouvoir, ambiguïté qui n'existe pas au Zimbabwe.

 

Au même moment, au Zimbabwe, la "cohabitation" entre pro-occidentaux (Mouvement pour le changement démocratique - MDC) et anti-impérialistes pro-Mugabe (ZANU-PF) est mise à rude épreuve par un projet de nationalisation des banques lancé par l'entourage du président Mugabe.

 

En 2007 une loi d’indigénisation et de l’émancipation économique a été votée. En application de cette loi, le ministre zimbabwéen de l’indigénisation Saviour Kasukuwere a lancé début juin une enquête pour voir si les banques britanniques Barclays et Standard Chartered (qui forment l'essentiel du dispositif bancaire zimbabwéen avec la sud-africaine Stanbic répondaient aux critères "d'indigénéisation" c'est à dire que 51 % des actifs au Zimbabwe soient contrôlées par des Noirs du pays.

 

Saviour Kasukuwere, 42 ans, est un fidèle de Mugabe, membre du Politburo de son parti la ZANU depuis 2001, mais aussi PDG de grosses entreprises (ce qui nourrit des soupçons sur les buts de son action politique). Aux côtés du président du conseil de l'appropriation economique et de l'indigénéisation nationale (National Indigenisation and Economic Empowerment Board) David Chapfika, il mène le combat de l'indigénéisation dans divers secteurs, y compris les mines et l'agro-alimentaire, un projet qui devrait selon eux créer 5 millions d'emplois en 10 ans, permettre la constructions d'infrastructures de santé et de transport et profiter aux communautés riveraines des mines. En ce qui concerne le secteur bancaire, Kasukuwere s'était déjà confronté l'été dernier, au gouverneur de la banque centrale Gideon Gono (inculpé pour corruption et sabotage de l'économie). Il a aussi contre lui ministre des finances Tendai Biti (membre du Mouvement pour le changement démocratique, actuellement sous le coup d'une enquête de police pour le détournement de 20 millions de dollars d'aide du FMI) et le premier ministre pro-occidental Morgan Tsvangirai qui au printemps dernier s'est opposé au projet de Kasukuwere de nationaliser toutes les grandes entreprises qui ne vendraient pas leurs actions à des jeunes Noirs. Parallèlement des banques,notamment la Stanbic, ont été obligées de créer des fonds d'aide à la jeunesse.

 

Mardi dernier (3 juillet) le journal officiel du Zimbabwe a publié un ultimatum laissant un an aux grandes banques étrangères pour céder 51 % de leurs actifs à des Noirs du pays sous peine de nationalisation. Les milieux financiers voient dans cette menace l'équivalent de la campagne de confiscation des terres des grands propriétaires menée par Mugabe au début des années 2000. La montée au créneau des ministres du MDC contre Saviour Kasukuwere et David Chapfika pourrait constituer, comme l'an dernier, une première ligne de défense pour les banquiers (avant une éventuelle ingérence extérieure), et ce alors qu'un nouveau projet de constitution est à l'étude. Le MDC a déjà dénoncé le risque de voir les investisseurs étrangers se détourner du Zimbabwe et accusé Kasukuwere et Chapfika de vouloir faire main basse sur l'économie pour leur propre compte ou celui des clients de la ZANU.

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1 février 2012 3 01 /02 /février /2012 10:19

 Le 18e sommet de l'Union africaine (UA) s'est achèvé lundi 30 janvier 2012, à Addis-Abeba, sur un triste constat pour l'unité de ce continent. Ni le président sortant gabonais Jean Ping (69 ans) ni la Sudafricaine Nkosazana Dlamini-Zuma (63 ans) ne sont parvenus à s'imposer à la tête de l'organisation, de sorte que provisoirement le mandat du premier a été prolongé pour six mois.

 

ua.jpgL'issue du scrutin (32 voix pour Ping, 20 bulletins blancs à l'issue du quatrième tour) est négative pour l'image de l'unité africaine, mais elle marque surtout un revers pour le renouveau de la Françafrique et plus largement de l'impérialisme occidental, en Libye notamment.

 

Comme le souligne Thomas Yonkeu d'Afrik.com, "lors de la rébellion libyenne, l’Afrique du Sud a reproché officieusement à Jean Ping sa fébrilité et son manque de fermeté, de n’avoir pas su apaiser les tensions anti-khadafistes et plus encore, de n’avoir pas réussi à exprimer le plus clairement et fermement possible son opposition à l’intervention de l’Otan en Libye".

 

L'actuelle ministre sudafricaine de l’intérieur et ex-épouse du président Jacob Zuma, Nkosazana Dlamini-Zuma, quant à elle était perçue comme une partisane du fédéralisme africain, prête à renforcer la commission de l'UA comme un véritable Exécutif du continent. Outre l'Est africain anglophone (Rwanda, Tanzanie), elle semblait pouvoir aussi avant l'élection bénéficier de l'appui de l'Angola, du Congo-Kinshasa, de la Guinée équatoriale, de Sao Tome et du Cameroun. En revanche elle ne pouvait pas compter sur le Kenya ou le Rwanda. Sa candidature était indentifiée non seulement au mécontentement de l'Afrique du Sud devant la passivité de Jean Ping pendant l'agression libyenne, mais aussi au soutien de Pretoria à Laurent Gbagbo en Côte d'Ivoire, soutien qui a, lui, mécontenté des pays anglophones comme le Nigéria (lequel a valorisé par ailleurs positivement l'action ou l'inaction de Jean Ping en Libye).

 

Certains journaux africains anglophones accusent Paris d'avoir téléguidé le vote des francophones au cours des trois premiers tours tandis que l'Afrique australe faisait bloc derrière Nkosazana Dlamini-Zuma. "Le sommet s'est terminé aux première heures d'hier [30 janvier] alors que la majorité des Etats francophones continuait d'empêcher tout progrès, tandi que des rapports indiquaient qu'ils prenaient leurs instructions en Europe, en particulier de la France", notait ainsi le quotidien zimbabwéen pro-Mugabe  The Herald.

 

Ainsi face aux pression de Paris, et malgré le retrait de Nkosazana Dlamini-Zuma au quatrième tour, l'échec final de Jean Ping à réunir les deux tiers des voix nécessaires à sa réelection peut être lu comme une victoire de Pretoria et de la vision qu'elle défendait du non-alignement africain sur les dossiers ivoirien et libyen. "Bien que leur candudate ait été deuxième et évincée de la course, les délégués de l'Afrique du Sud ont chanté et dansé quand le résultat a été annoncé, écrit le quotidien sud-africain The Daily News . Pourquoi ? Parce que, comme un d'entre eux l'a expliqué, l'objectif principal était de déloger Ping – que l'Afrique du Sud considérait comme un “pion de l'Ouest”, qui faisait acte de soumission, en particulier à la France, la vieille puissance coloniale de son pays natal".

 

Voilà donc que le mépris dans lequel l'ardeur interventionniste du président français a tenu les pays africains en 2011 se paye aujourd'hui d'une perte d'influence sensible de la France au sein de l'Union africaine (dont le nouveau siège à Addis Abeba a été financé gratuitement par la Chine) et le renforcement de l'Afrique du Sud comme champion de l'anti-néo-colonialisme, trois semaines après le début de la célébration du centenaire du Congrès national africain, au pouvoir à Pretoria, qui est le plus ancien mouvement de libération d'Afrique.

 

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6 juin 2011 1 06 /06 /juin /2011 16:23

Le 6 juin la chaîne de télévision France 5 programmait la dernière diffusion du documentaire dérangeant "Zambie : à qui profite le cuivre ?" d'Audrey Gallet et Alice Odiot qui dévoile le système d'exploitation de la société de négoce Glencore (longtemps non cotée en bourse bourse pour échapper aux contrôles et basée dans le paradis fiscal du canton de Zoug en Suisse)  et les méfaits écologiques et humains qu'elle a provoqué en Zambie avec sa mine de cuivre Mopani  qui fonctionne au mépris des normes envrionnementales (pollution au dioxyde de soufre) et alors que la multinationale paie très peu d'impôts à la Zambie (voir le résumé dans la vidéo ci-dessous).

 

En avril 2011, cinq ONG (Sherpa, Déclaration de Berne, CTPD, Mining watch et l’Entraide missionnaire) ouvraient un procès à l'encontre de Glencore pour violation des principes de l'OCDE.

 

Le scandale fiscal est aujourd'hui le mieux connu. La société Mopani qui exploite le complexe minier du même nom (le second du pays) facturait son cuivre à 25 % seulement des tarifs du marché à la maison mère Glencore, privant ainsi l'Etat zambien d'une masse fiscale énorme. Dans un pays où les exportations de cuivre représentent 70 % des devises, on comprend ce que ce pillage pur et simple de matières premières a pu représenter comme manque à gagner pour le gouvernement zambien - le chiffre d'un manque à gagner de 700 millions de dollars de 2003 à 2008 pour le seul cuivre, sans compter le cobalt a été avancé.

 

Ce pillage a été encouragé par la banque européenne d'investissement (BEI), une institution liée à l'Union européenne et dont les gouvernements européens sont actionnaires, qui a joué aussi un rôle controversé au Congo, et qui a prêté 48 millions d'euros pour le développement de Mopani en 2005.

 

"Aujourd'hui gênée par cette situation, la BEI répète que l'outil qu'elle a financé (un des fours de la mine) « fonctionne et qu'il est moins polluant ». Ce que la banque ne dit pas, ce sont les intentions cachées de ce type de prêts. Alice Odiot décrypte :

« L'UE a besoin d'investir dans les mines afin de devenir client privilégié face à la concurrence des agences chinoises. Le cuivre s'épuise, alors qu'on en commande 10 kg par an par Européen, notamment pour les ordinateurs, les voitures… »" note Rue89 à propos du documentaire d'Audrey Gallet et Alice Odiot.

Malgré la publication par les Amis de la terre d'un audit (commandité par le fisc zambien à des cabinets norvégiens, Grant Thornton et Econ Pöyry mais qui aurait dû rester secret) sur les fraudes fiscales de Mopani l'an dernier, le ministre des finances zambien est resté silencieux, ce qui entretient le soupçon d'une corruption généralisée du régime du président Rupiah Banda par les compagnies minières.

 

La question de la corruption des pouvoirs occidentaux est aussi posée par ce reportage : de 1983 à 2001, le fondateur de Glencore Marc Rich figure sur la liste des des Dix Fugitifs les plus recherchés du FBI pour fraude fiscale aux USA. Le 20 janvier 2001, quelques heures avant que Bill Clinton quitte la présidence, un de ses derniers actes officiels est de grâcier Marc Rich. Cette amnistie présidentielle déclenche un scandale, amplifié lorsque l'on apprend que Denise Rich, ex-épouse de l'homme d'affaires, avait fait des dons d'un million de dollars au parti démocrate et à la fondation des Clinton.

 

Glencore est également en cause pour l'exploitation dans des conditions scandaleuses de deux mines au Congo (Katanga).

 

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26 mars 2009 4 26 /03 /mars /2009 18:53

Le président sud-africain Kgalema Motlanthe décorera vendredi prochain Fidel Castro de sa plus haute décoration, l'ordre des compagnons de O.R. Tambo pour sa contribution à l'éradication du racisme, du colonialisme,de l'apartheid et des inégalités, notamment par l'envoi de soldats en Angola entre 1975 et 1989 (Aporrea).

Cette distinction a été attribuée dans le passé à des personnalités étrangères de renom comme Martin Luther King et Gandhi.


En septembre 2008, Pretoria avait déjà décerné un prix à M. Castro, qui avait fortement soutenu les mouvements de lutte contre l'apartheid, pour son combat en faveur d'une "société alternative, juste et humaine".

Cette même semaine l'Afrique du Sud a refusé au Dalaï-Lama en raison du fait que celui-ci n'a jamais condamné l'apartheid et pour préserver les relations de l'Afrique du Sud avec la Chine.

 
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